La manoeuvre des taurins pour conquérir un pays

Publié le par Pression Ethique Anti-Corrida Europe

Après avoir conquis par le procédé ci-dessous une ville de France... on crée un institut national, on met en place auprès d'un ministère une commission dite indépendante et on installe à la culture une pratique qui couvre une forme aigue de zoosadisme nécrophile. Voilà comment on fait du pays des Lumières le pays de la misère et de la torture intellectuelles ! Franco n'a fait ni mieux ni pire ! Il se foutait pas mal de ce qui pouvait arriver aux adultes et aux enfants !

 

corrida nazisme 0

L'Espagne de Franco à laquelle nous portons désormais allégeance !

 

Article de Denis Boulbès publié sur  :  http://unanimus.over-blog.com/article-19815774.html

"Je transmets, avec l'aimable autorisation de Denis Boulbes et du CCAC, malgré le retard... Mais cette étude est toujours d'actualité... Peut-être plus que jamais d'actualité ! J'avais en son temps écrit dans le même sens sur un évènement assez particulier, exemple type qui s'insère dans le processus que décrit Denis : http://www.unanimus.fr/colloque-de-la-honte-nimes-anti-corrida.htm

Pour plus d'info,
ccac@club-internet.fr


La manœuvre des taurins pour conquérir une ville de France

Si le besoin s’en fait sentir pour eux, voici comment les taurins  vont s’y prendre  pour duper  les élus et préparer la population, afin d’atteindre leur seul objectif : pratiquer dans la ville à conquérir des corridas espagnoles, c’est à dire avec banderilles, piques et épées - celles donc qui sont visées par l’alinéa 5 de l'article 521-1 du Code Pénal.

- Créer une association  et lancer aussitôt le vocabulaire espagnol de rigueur :  (par exemple toros ou peña dans le nom de l’association ; mise en ligne des  appâts initiatiques : lidier, brinder, diestro, duende, bolsin, etc.). Il s’agit de créer une cellule se voulant capable d’accéder au grade d’aficionados de verdad.

- Évoquer comme allant de soi une tradition ancienne, certes interrompue mais pas vraiment : « La ville de X. va t’elle à nouveau connaître la fiesta grande, elle qui a accueilli en son temps des courses de toros ? ». Bien entendu, il n’y a jamais eu de corrida espagnole à X., mais « course de toros » et « en son temps »… sont élastiques, et « à nouveau » voudrait établir la tradition.

- Ils vont donc, pour cette prétendue retrouvaille avec une prétendue tradition de corridas, évoquer et amalgamer toutes sortes de choses s’étant déroulées à X. et ayant à voir avec la présence de taureaux et de bovins, peut-être à une seule occasion en un siècle, mais qu’importe : Interville, toro-piscine, charlottade, course landaise ou camarguaise, voire même présentation de vaches gasconnes, foire aux bestiaux… Tout est bon.

- Dans ce registre, et s’ils sentent des résistances, ils vont  proposer d’abord, par exemple,  une  fiesta campera, des soirées flamenco, des expositions de peintures dites « tauromachiques », des défilés « andalous », une soirée « sévillane », voire une « messe sévillane », des remises de prix à un taurin s’étant illustré ailleurs, et bien entendu une feria… La feria sera évidemment indissolublement liée aux corridas à venir.

La tauromachie sera alors présentée dans un jus local, pseudo-culturel hispanisant et festif, et  par suite donc  authentique, conviviale, populaire…

- La présence dans la ville de plus ou moins nombreux habitants d’origine espagnole, de préférence issus de réfugiés de la Guerre civile - c’est plus respectable -, sera mise en avant. Comme s’il était « génétique » (c’est le mot d’un président taurin) que les espagnols aiment la corrida.

- Naturellement, ils trouveront  sur place une personne ayant eu à voir avec la tauromachie. À ce titre d’ailleurs, Boulogne, patrie de Marie Sara l’ex torera, aurait vocation à devenir une plaza.

- Si nécessaire, l’étape suivante sera la présentation de spectacles un peu plus épicés à leur goût : capeas, abrivados, becerradas, bolsin, corrida de rejon, novillada non piquée, et autres, spectacles dans lesquels les bovins seront humiliés et tourmentés, mais dans lesquels le sang ne coulera pas, ou peu, ou seulement selon des règles élégantes, ou avec les seules banderilles, ou seulement pour  la seule mise à mort… Ils disposent pour cela d’une palette étendue et très souple de spectacles, et de vocabulaire plus ou moins ésotérique. La plupart de ces manifestations disparaîtront aussitôt qu’ils auront obtenu le droit de corrida  « véritable ».

- Ils vont annoncer très vite un nombre impressionnant d’adhérents locaux à leur Association, en moyenne 2 pour 100 habitants, selon l’image qu’ils veulent produire. Lesquels adhérents ne seront locaux que de circonstance, pour les trois-quarts d’entre eux, puisque s’inscrivant en réalité, comme cela a été avoué, d’autres villes et d’autres clubs taurins, d’autres départements, voire de l’étranger.

- L’existence de leur club, et celle d’un autre club dans une proximité aussi vaste que nécessaire, disons de 20 km à 150 km, deviendra signe d’appétit de l’ensemble de la population pour la chose tauromachique – toutes tauromachies confondues, évidemment…

- Ils citeront comme « locales » et « ininterrompues » toutes les manifestations  taurines de quelque nature qu’elles soient en étendant le sens de la dépénalisation de la Loi – la Loi sur les corridas réelles, il faut le rappeler ! – à un périmètre géographique  aux limites « locales » très très lâches, et à une durée de temps « ininterrompue » qui peut varier de quelques années à un siècle.

- Probablement aussi affirmeront-ils qu’a X. ont eu lieu par exemple des réunions de clubs taurins, ou de responsables taurins. À huis clos, dans le passé, donc improuvable ; mais ils y en organiseront une, celle-ci publique.

-  Dans la foulée, ils hausseront la ville au rang de préservatrice de la « culture ancestrale », de «  respectueuse de notre identité profonde», de « partie intégrante du peuple du taureau qui n’a pas peur du spectacle de la mort », etc. On en passe de la même farine, toutes stupidités niaises, creuses et illusoires.

- À leur secours enfin, la terrible et terrifiante notion d’ « ensemble démographique », née  en partie d’ailleurs de leurs manipulations précédentes . Un ensemble démographique ! L’absolue

mystification, qui englobe et récupère quiconque habite dans le dit ensemble, qui pose l’existence d’une  communauté sans limites et sans nature échappant à la Loi commune sur la cruauté envers les animaux, qui ignore les autres composantes d’opinion de chacun,  à commencer par le refus des corridas, qui évoque d’autres concepteurs d’ensembles démographiques de sinistre mémoire…

- Pour cela, ils disposeront de soutiens actifs du mundillo, de celui des médias locaux avides de ce qui peut racoler du lectorat (par exemple en Languedoc le Midi-Libre, propagandiste de  la corrida, qui, dans son groupe, possède et gère le site Corrida.net), de tels ou tels éleveurs et impresarios intéressés, de certains magistrats, de quelques élus et de quelques notables aussi , attirés et finalement circonvenus par leur système.

- Et si tout ceci ne suffisait pas, ils mobiliseront d’autres forces plus discrètes, sur lesquelles il ne serait pertinent de s’étendre. Leur arsenal  afin d’enjôler les élus et les personnes importantes d’une ville est très au point.

- Après le procès qui leur sera fait par les abolitionnistes, et qu’ils escomptent gagner comme d’habitude, la suite ira de soi : ils demanderont à la Ville des travaux, un soutien financier, des aides techniques, des soutiens administratifs, des autorisations de complaisance.

Ils l’impliqueront de plusieurs manières, évidemment en se référant toujours à leur Règlement taurin présenté à l’égal d’une Loi nationale et par suite en faisant, par exemple, apparaître comme légale la création d’une Commission taurine extra-municipale, en désignant le Maire comme arbitre suprême, en l’honorant (sic) d’une présidence de corrida, en associant tels ou tels élus à leurs travaux.

Denis BOULBES

 

Président du C.C.A.C

Publié dans Patrimoine immatériel

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